
Danièle Sandoz
J’aurais aimé naître au Moyen Age. Etre enlumineuse de ces merveilleux livres illustrés dans la quiétude d’un atelier.
Mon petit atelier à l’enseigne de « L’hippocampe »! Les heures passent et je ne les compte pas. Ici le réel n’a pas cours. Je coupe les fils qui m’y relient comme ceux qui m’attachent au continent lorsque je prends un bateau pour les îles. A l’heure où nos yeux balaient des milliers d’images par jour, j’aimerais arrêter un regard. Voir, compter les étoiles, découvrir un poisson dissimulé par les vagues.
Une feuille blanche, un point, une ligne, une image, une émotion, un texte à illustrer, un souvenir de voyage… Puis, à la manière de l’écriture automatique des surréalistes, les corps naissent, se développent, se superposent, à la fois humains et animaux. Les jeunes femmes deviennent libellule, cheval, fleur, vague, serpent. L’hippocampe virevolte dans les bulles, c’est normal, c’est le jour du Nouvel An.
Imprévisibles projets, dont je suis à la fois créatrice et spectatrice.
J’aimerais surprendre et être surprise en me perdant dans les créatures improbables de ces impossibles peintures.